Après l'aventure napoléonienne, le Congrès de Vienne (1815) impose un unique royaume des Pays-Bas. La révolution de 1830 met fin à cette situation. Un Congrès national est constitué. C'est une sorte de parlement qui proclame l'indépendance de la Belgique le 18 novembre 1830. Comme le chante l'hymne national du nouvel État, « le Belge sort du tombeau après des siècles d'esclavage ». Les courtes occupations néerlandaise et française ont en effet succédé à de plus longues périodes de domination bourguignonne, espagnole et autrichienne.
Désireux de ne pas froisser les grandes puissances de l'époque (empires russe et autrichien, monarchies prussienne et britannique), le Congrès National renonce à proclamer la république et se met à la recherche d'un souverain. Son choix se porte sur Léopold. Déjà quadragénaire, il prête serment le 21 juillet 1831. Cette date est aujourd'hui celle de la fête nationale belge. Sous le nom de Léopold Ier, le monarque inaugural de la jeune Belgique entame un règne de 34 ans dont une des préoccupations majeures est de juguler les ambitions annexionnistes de la France.
L'arme diplomatique favorite de Léopold demeure le mariage. Quinze ans après le décès de sa première femme Charlotte en 1817, il épouse en secondes noces Louise-Marie d'Orléans, fille de Louis-Philippe, Roi des Français (1832). Ce mariage de raison contraste avec la passion romantique et enflammée qu'inspire la princesse de France, devenue reine des Belges, au poète Gérard de Nerval, de passage à Bruxelles en 1836.
La famille de Saxe-Cobourg-Gotha règne de façon continue sur la Belgique, mais aussi de manière épisodique sur d'autres pays d'Europe. Marie-José, fille d'Albert Ier, épouse en 1930 Umberto II de Savoie, qui sera le dernier Roi d'Italie. Joséphine-Charlotte, fille de Léopold III, devient en 1953 Grande-Duchesse du Luxembourg par son mariage avec Jean de Nassau-Weilburg. Léopold Ier lui-même était pressenti pour devenir Roi de Grèce, mais il refuse la couronne grecque le 21 mars 1830. La Reine Victoria d'Angleterre, rappelons-le, est sa nièce. La vocation européenne des Saxe-Cobourg-Gotha est donc incontestable. Elle prend racine dans le règne du «roi marieur», ce souverain stable qui, malgré son ultra-libérasme économique, se maintient par delà la tourmente sociale de 1848, ce fondateur d'une dynastie dont l'arbre généalogique épouse les contours de notre continent et étend sa luxuriante ramure des îles britanniques aux montagnes d'Autriche, de la vaste plaine russe aux rivages lusitaniens de l'Atlantique.
Pour de plus amples détails, consultez l'article de Daniel COLOGNE (
ici)